Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Le Mouvement de Libération Animale est-il soluble dans l’anti-capitalisme ?

Aller en bas

Le Mouvement de Libération Animale est-il soluble dans l’anti-capitalisme ? Empty Le Mouvement de Libération Animale est-il soluble dans l’anti-capitalisme ?

Message  Dom du CLAM Mer 8 Avr - 12:43

La défense animale se divise en deux branches distinctes parfois opposées même.
La protection animale et la libération animale.

La protection animale ou welfarisme (pour le bien être animal) est la branche historique.
En France, elle est née avec la 1ère loi condamnant les actes de cruauté envers les animaux, la loi Grammont vers 1850, date de création aussi de la Société Protectrice des Animaux. C’est parce qu’il avait vu des charretiers maltraiter leurs pauvres chevaux que le comte Grammont s’en était ému.
Est-ce parce qu’il était noble et les charretiers des gens du peuple, ceux-là même qui sont aussi bien maltraités, que le mouvement animaliste s’est toujours détaché des autres luttes ? Je me garderais bien d’y répondre. On sait que l’oppressé devient un redoutable oppresseur face à plus faible que lui.
La protection animale souhaite par quelques mesures simples que l’animal soit mieux respectés et mieux traités. Elle ne remet pas en cause l’utilisation de l’animal.
Elle s’est très longtemps cantonnée aux animaux familiers (chiens et chats) mais elle s’élargit notamment en ce qui concerne les élevages industriels où des associations comme la PMAF ou l’OABA demandent une réglementation prenant mieux en compte le bien-être des animaux (cages plus grandes, transports avec des temps de repos, etc)

Depuis quelques années, il existe un nouveau courant ou une nouvelle branche le mouvement de libération animale. On peut les retrouver sous d’autres vocables comme l’Egalité Animale, le Droits des Animaux ou le Véganisme (personnes n’utilisant aucun produit animal).
Ces militantes-s adoptent une principe philosophique révolutionnaire : l’antispécisme. Ils combattent le spécisme jugé comme une discrimination.

Si l’on prend deux discriminations dénoncées, condamnées le racisme et le sexisme :
Un homme à la peau noire a fatalement une peau différente de celui qui a une peau blanche, pourtant l’un comme l’autre appartiennent bien à la même communauté : celle de l’espèce humaine.
Idem pour la femme différente de l’homme quant à ses attributs sexuels mais qui appartient aussi à cette même communauté : celle de l’espèce humaine.
Ces différences ne peuvent être des critères pour établir une supériorité ou une infériorité.
Cela vous le savez aussi bien que moi.

L’antispécisme ne nie pas les différences qui existent entre les différentes espèces animales mais que, comme pour l’antiracisme ou l’antisexisme, il ne saurait être question d’établir une valeur hiérarchique. Il s’agit d’une autre communauté, la communauté animale, auquel l’homme en fait parti si l’on s’est débarrassé de théories souvent religieuses plaçant l’homme au centre du monde comme naguère la terre au centre de l’Univers.

L’antispécisme, c’est donc refuser toutes les mesures étalons établit autour de l’homme.
Je citerais l’intelligence par exemple. Un animal est un peu plus digne d’intérêt et de compassion si son intelligence est proche de l’homme. (voir les grands singes par exemples)
Chaque espèce animale a une intelligence propre qui ne peut être comparée à une autre et surtout à l’intelligence humaine. Intelligence lui permettant de répondre à ses besoins vitaux. Intelligence certes plus ou moins développée mais l’apprentissage existant chez certains animaux, on ne peut pas parler d’instinct à chaque fois que cela nous arrange.
De même pour le langage, moyen de communication de l’animal-humain mais tous les autres animaux ont développés des moyens de communiquer entre eux. Là aussi, il ne peut s’établir une hiérarchie entre ces différents moyens de communications.
Il y a également la conscience (savoir que l’on existe, savoir que l’on mourra)
Nous sommes dans l’expectative si, à part l’homme, les animaux ont une conscience. D’un point de vue scientifique la réponse est intéressante mais elle n’a aucune importance d’un point de vue philosophique. Qu’ils aient ou non conscience de la vie ne leurs ôtent pas le droit à une vie libre.

Pour Sartre, sur les traces d’Hegel, dans "L’être et le néant" l’humain, seul, est autrui. L’antispéciste renverse cette valeur, l’animal est aussi autrui.

Bien entendu, la classification d’espèces nuisibles est inacceptable mais par une extension logique la notion d’espèces protégées aussi. Le mieux est d’apprendre à partager un espace en prenant en compte que nous ne sommes pas les propriétaires attitrés. Prenons la difficile co-existence entre le loup et les activités humaines dans les Alpes. Le loup, tout comme l’homme ou le mouton, a le droit de vivre.
Dans un premier temps, on peut dire que l’homme a exterminé toutes les espèces chassables par le loup et qu’il ne lui reste plus guère que moutons et brebis pour se nourrir. L’homme est donc responsable et non pas le loup qui doit se nourrir.
Dans un second temps, on peut dire que dans un monde où l’animal serait libre, les pâturages de moutons n’existeraient plus (je n’ai pas dit les moutons) et qu’il ne s’agirait plus que d’un fait de prédation naturelle.

La libération animale : nous avons bien conscience qu’il s’agit d’une remise en cause totale de nos modes de vie basés sur l’exploitation de l’animal, nos esclaves depuis la domestication. Et dans "Eternel Treblinka" de Patterson, on apprend que la domestication s’est faite dans une violence inouïe et qu’elle a plus ou moins servi de modèle pour assujettir les femmes à la toute puissance de l’homme, les sociétés primitives devenant patriarcales. D’ailleurs, considérer les autres animaux comme nos égaux, aurait un intérêt non négligeable pour nous Les dictateurs et autres chefs même démocratiques ont toujours employé un langage animalier à l’endroit de l’ennemi qui est déshumanisé. Il est traité de chiens, de cochons, de vermines, de cafards. L’ennemi n’est plus un homme comme nous mais un animal féroce, répugnant, nuisible, dangereux qu’il faut abattre sans pitié. Mais si les animaux sont nos égaux, l’ennemi en face sera toujours notre égal mettant un point final aux génocides.

Remise en cause totale de nos modes de vie, certes, mais il y a des étapes à franchir pour que la libération animale soit acceptée et n’apparaisse pas comme contraignante pour l’homme. Les esclavagistes se sont bien fait dédommager de la perte de leurs esclaves !

Les premières mesures seraient de ne plus utiliser les animaux quand la nécessité ne se fait pas sentir. On pourra citer en premier lieu l’utilisation de l’animal pour le loisir qu’il soit culturel ou non (corridas, animaux dans les cirques, combats d’animaux, chasses pour leurs extrêmes violences mais aussi courses de lévriers ou de chevaux, manège de poneys, zoos, jeux taurins, démonstrations d’ours, de rapaces)
Il y a d’autres alternatives pour se vêtir que la fourrure ou le cuir. Le piégeage, source d’intense souffrance et de stress pour la victime piégée n’a plus de raison, de même que ces élevages tout aussi inhumains que les élevages pour la viande ou le laitage.
La viande justement n’est pas nécessaire à l’alimentation. Ce n’est pas de protéines animales dont nous avons besoin mais de protéines que nous pouvons trouver dans les végétaux en associant légumineuses et graminées. Le lait non plus n’est pas nécessaire et il peut s’avérer très dangereux à l’état adulte. Nous sommes des parasites de la vache !
Fort de ce constat depuis deux ans, un mouvement demande qu’un débat citoyen et politique s’instaure autour de l’abolition de la viande.
La recherche débarrassée de sa logique de rendement pourra ne plus utiliser l’animal ou du moins mettra en place avec plus de vigueurs des protocoles n’utilisant pas l’animal.

Quand toutes ses mesures abolitionnistes seront comprises et prises, il deviendra plus facile de rendre à l’animal cette liberté que nous lui avons volée depuis des millénaires.
Ces mesures sont impossibles dans un régime capitaliste qui puise son essence dans l’exploitation. Elles deviennent envisageables dans un autre mode de société devenue plus humaine car ayant dépassé la course au profit. Une société qui refuse l’exploitation de l’homme et de la nature ne peut exclure le monde animal. C’est en tout cas le vœu que je fais.

En sachant, il convient peut-être de le souligner, que la libération animale ne serait ni un frein ni une régression en matière d’acquis sociaux.

Dominique Joron

Dom du CLAM

Nombre de messages : 26
Age : 67
Département : Hérault
Date d'inscription : 14/03/2009

http://clam34.org

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum