Débat sur le port de la burqa

Bonjour,

Sur le site de Ni Putes Ni Soumises, il y a un débat sur le port de la
burqa.:

http://www.niputesnisoumises.com/blog/2009/10/23/mobilisons-nous/

Voci ma contribution :
Bonjour,

Voici ma bien modeste contribution sur la question du port de la burqa

Evidemment, c’est bien tristement un symbole fort de la soumission de la
femme. Symbole fort parce qu’il est voyant, qu’il inquiète, fait peur
même car d’une part, elle réduit un être vivant à n’être qu’une ombre et,
d’autre part, qu’elle est le symbole de la faillite de nos sociétés
civiles envers les sociétés religieuses.

Parce qu’il s’agit bien d’une soumission particulière car dictée par des
principes religieux odieux.
A ma connaissance, personne ne s’insurge contre le fait que de plus en
plus d’hommes de confession musulman portent la barbe. Je conçois que la
comparaison est maladroite parce qu’effectivement le symbole semble moins
fort et semble être dicté par un choix. Mais en est-on bien sûr du
libre-arbitre ? Quelle est la part du conditionnement ?

Il s’agit donc d’un problème d’oppression de la femme mais aussi, et
surtout, d’une question religieuse. Et là, j’ai l’impression que c’est un
domaine où les pouvoirs publics ont beaucoup de mal à vouloir y mettre les
pieds alors qu’ils le font sans vergogne pour s’opposer à des luttes
citoyennes.

Que chacun ait envie de croire à tel ou tel Dieu, cela reste de la liberté
individuelle. Mais quand il s’agit de suivre à la lettre des préceptes de
vie dictées à une époque lointaine et donc complètement obsolètes cela
devient inacceptable.

L’Etat est capable de faire dissoudre une association qui représente une
menace pour la société, elle devrait l’être aussi pour tous mouvements
religieux portant atteinte à l’intégrité des femmes et des hommes.
Le fait d’être une religion reconnue offre une sorte d’immunité que non
pas des groupes considérés comme sectaires et dont la dangerosité est bien
moindre.

C’est un débat très intéressant mais il me semble que l’on ne peut pas
faire l’impasse de la question des religions dans un pays laïque comme la
France. La question est encore plus dramatique dans les pays gouvernés par
des dignitaires religieux.

Par ailleurs, il convient de faire un état des lieux de la situation, que
vous devez connaître bien mieux que moi.
J’ai un peu plus de 50 ans, j’ai vécu mon enfance dans une cité
relativement paisible et où il n’y avait pas ou vraiment très peu
d’immigrés. Je ne dis pas qu’il y a une relation entre la cité paisible et
l’absence d’immigrés !!!
A la fin des années 70 et toutes les années 80, j’ai fait beaucoup
d’intérim. Ce qui m’a permis de connaître une multitude de lieux du monde
du travail ouvrier.
Et là, je fis connaissance avec un racisme que je qualifierais de "bon
enfant". Ils se moquaient gentiment de Mohamed mais plus tard la crise
aidant avec ses jalousies, la recherche d’un bouc émissaire, cette
population fut victime d’un racisme qui devenait plus dur. C’est
d’ailleurs à ce moment là que des "français" ont eu une oreille très
attentive aux thèses du Front National.
Alors que les uns s’enfermaient dans une extrémité politique d’autres se
replièrent sur leurs religion marquant un échec cuisant de la notion
"d’intégration"

Je pense que nous avons une part de responsabilité dans cet état des lieux
très négatif. Nous avons laissé germer ce racisme ambiant et les victimes
n’ont eu guère d’autres possibilités que de réfugier dans quelque chose de
commun pour eux et qui les unissaient face à l’adversité du français
moyen.

Et l’être humain bafoué, maltraité, victime d’injustice trouvera toujours
d’autres êtres à bafouer et à maltraiter. Les femmes en font ici les frais
…et les animaux ailleurs, puisqu’ils sont victime d’une discrimination
appelée spécisme. Mais c’est un autre débat auquel il faudra bien
s’interroger un jour.

Je voulais aussi terminer cette intervention pour reprendre ce que
j’écrivais au début. Il s’agit d’un symbole apparent de la violence fait
aux femmes mais combien de femmes en femmes sont aussi les victimes
silencieuses de cette discrimination que l’on nomme sexisme ?

Merci de m’avoir lu !
Bien cordialement

Dominique Joron


Je me permet de vous en faire part puisqu'il s'agit d'une question de
société et que les camarades de Montpellier y ont été confrontés.