Philippe de Villiers se tourne vers l'UMP quelques mois avant les régionales

Après le score décevant du Mouvement pour la France (MPF) aux européennes, son président Philippe de Villiers se dit prêt à rejoindre la majorité présidentielle et faire alliance avec l'UMP en vue des "prochains combats électoraux", à commencer par les régionales de 2010.
Dans un entretien publié mardi par Ouest France, le président du conseil général de Vendée annonce sans ambiguïté qu'il "accepte" la "proposition de Nicolas Sarkozy" d'"intégrer", à la rentrée, le "comité de la majorité présidentielle", après avoir récemment évoqué à mi-mot cette éventualité.
"Cette structure va nous conduire à préparer ensemble les échéances électorales", avait déclaré le Premier ministre François Fillon en inaugurant le 30 juin à Paris le siège de ce "comité" qu'il anime en tandem avec le sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin.
Le Mouvement pour la France en sera "la composante souverainiste" et "il sera plus efficace" de faire valoir sa position "à l'intérieur de la majorité plutôt qu'à l'extérieur", explique M. de Villiers.
Le "comité", installé dans la foulée des européennes par l'UMP et ses partenaires associés ou alliés (Parti radical, Progressistes, Nouveau Centre, Gauche moderne), a vocation à "s'ouvrir au dialogue avec d'autres", a déclaré mardi à l'AFP le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand, sans confirmer l'annonce de M. de Villiers.
L'entrée du MPF "sera officialisée quand M. de Villiers participera formellement à ses travaux", en principe lors de sa prochaine réunion en septembre, a précisé un responsable de la majorité.
Un timing plus propice, selon cette source, "à créer une dynamique visant à montrer que la majorité s'ouvre et se renforce à l'approche des régionales, face à une opposition divisée".
Rappelant que ses relations avec Nicolas Sarkozy ont "toujours été bonnes et amicales", de même qu'avec le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand, M. de Villiers ajoute que son "entrée" dans la majorité présidentielle a vocation à être "durable", "pour les prochains combats électoraux", celui de mars et les suivants.
Aux européennes, le MPF s'était démarqué de l'UMP pour faire alliance avec Frédéric Nihous (Chasse, pêche, nature, traditions, CPNT), sous la bannière Libertas. Mais le score final le 7 juin, 4,8%, a été décevant.
L'UMP et ses quatre partenaires étaient quant à eux arrivés en tête du scrutin européen avec environ 28% des suffrages, socle cependant étroit face aux 72% totalisés par les autres listes, toutes étiquettes confondues.
Le parti majoritaire a donc tout intérêt à tendre la main aux formations de droite, même affaiblies, "qui peuvent lui apporter une complémentarité sans s'aligner systématiquement", selon un responsable de la majorité.
Aux régionales de 2004, le MPF avait fait liste commune avec François Fillon en Pays de la Loire, région conquise par la gauche.
Pour celles de 2010, M. de Villiers se dit prêt, "dans toute la mesure du possible", à recommencer avec Roselyne Bachelot, investie en mars comme chef de file de l'UMP.
"Nous verrons cela à la rentrée", précise-t-il. "L'objectif est de battre la gauche et le seul moyen c'est l'union de la majorité présidentielle", ajoute le président du MPF.